Benvolguts,
Una de les frases de l’article me n’ha recordat una altra
del Cruiff:
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Ces problèmes de corruption peuvent aussi expliquer les actions
actuelles de Madrid contre la Catalogne :
lorsqu’on
parle de la Catalogne, on ne parle plus de la corruption à Madrid. Un joli
contre-feu en quelque sorte.
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Mentre tenim la pilota nosaltres, no la tenen ells...
Plus de 45 milliards
d’€ de corruption annuelle : Rajoy est à la tête du parti politique le plus
corrompu d’Europe
Selon des journaux espagnols, le
Partido popular de Mariano Rajoy serait le parti les plus corrompu d'Europe .
A propos de Antoine Gasquez
Fondateur et rédacteur en chef de La Semaine du Roussillon, diplômé de
l'Ecole Supérieure de Journalisme de Paris (ESJ Paris 1991), Antoine Gasquez a
été journaliste à la Voix du Nord, 3ème quotidien régional français, de 1991 à
1993, puis rédacteur en chef du magazine « Français à l'étranger » à
Paris de 1993 à 1995. Immigré, adopté par le pays, grandi à Passa, il a eu une
autre vie avant d'œuvrer dans les médias : diplômé technicien supérieur en
bureau d'études en construction mécanique, il a travaillé une dizaine d'années
dans l'industrie avant de revenir à ses passions principales, le journalisme,
le pays catalan et la langue française. Qu'il pratique souvent en inventant
« de malheureux et lamentables jeux de mots » selon ses proches,
hélas...
Plus de 45 milliards d’€ de
corruption annuelle : Rajoy est à la tête du parti politique le plus corrompu
d’Europe
L’information traitée
par les médias espagnols en juillet dernier est passée aujourd’hui à l’arrière
plan compte tenu de l’actualité en Catalogne.
Mais c’est aussi l’une des raisons du souhait d’indépendance des Catalans.
L’Espagne est actuellement dirigée par le
parti le plus corrompu d’Europe.
Cette information est
relatée par plusieurs médias espagnols. Parmi ceux-ci El Diario qui n’hésitait
pas à titrer en mars dernier : « La corrupción endémica del Partido
Popular ». Une assertion largement étayée : « Depuis 1978 jusqu’à nos jours, plus de 175 réseaux de corruption ont été découverts, tous
associés aux partis au pouvoir et
selon la Commission nationale des marchés des valeurs, (CNMV), cette corruption ne coûte
pas moins de 45 milliards d’euros annuels à l’Espagne. La plus grande part est prise par le Partido
popular (PP), qui est le parti qui gouverne et qui prévoit de
continuer à gouverner les prochaines années ».
Un parti que Mariano Rajoy a intégré dans les années 1980 – le
PP s’appelait alors Alianza Popular et était conduit par Manuel Fraga, un
ministre de Franco – et dans lequel il a gravi tous les échelons avant de
prendre les fonctions directives en 1989, de devenir ministre sous le
gouvernement Aznar , puis de diriger le parti en 2004. Un parti qui gouverne,
avec Rajoy à sa tête, l’Espagne depuis 2011. Un parti qui est surtout poursuivi
pour…. 900 plaintes pour corruption.
Les affaires
pleuvent. « Durant une
période, il en sortait pratiquement une par semaine, parfois chaque jour » indique El Diario. « Marchés
publics truqués », « Pots-de-vins », « fausses
factures », « comptes en Suisse »…. L’affaire de
la « comptabilité occulte » du PP a précédé le dossier
Correa de Valence du nom d’un entrepreneur véreux, l’affaire
« Punica » qui impliquait les dirigeants du PP de Madrid et des
entreprises du BTP, l’affaire Cristina Cifuentes, la présidente de
la Région de Madrid, inculpée pour des marchés truqués au profit de
l’entrepreneur Arturo Fernandez, l’opération Lézo dans laquelle étaient
mouillées pas moins de 60 personnes….
Lors de procès récents, la Guardia civil
elle-même a mis en cause le ministre de la Justice Rafael Catalá, le procureur
général de l’État espagnol, José Manuel Maza, et le Chef du parquet
anti-corruption, Manuel Moixy, tous trois accusés d’avoir pris des initiatives
pour freiner les enquêtes
anti-corruption. Le dernier cité, l’homme anti-corruption de l’Espagne, Moixy, est poursuivi pour
blanchiment d’argent dans des sociétés panaméennes.
L’affaire Palma
Arena mouille les dirigeants
PP des Baléares, et s’ajoute aux quelques autres citées.
Francisco Correa impliqué dans les affaires du PP à
Valence aimait se faire appeler« don Vito », nom d’un maffieux
dans le film le Parrain. Il a expliqué s’être fait attribuer pendant des
années, entre 1999 et 2005 au moins, des marchés
publics dont il rétrocédait 2 à 3 % des montants au trésorier du Partido
Popular, Luis Barcenas, « après avoir pris sa part ». Un financement qui a permis de
verser aux cadres du Parti Popular
des « compléments
de salaires ». Selon l’enquête, Rajoy aurait ainsi reçu,
entre autres, près de 25 200 € annuels pendant onze ans.
Entendu dans le cadre
d’un procès de corruption en juillet dernier, le Premier ministre espagnol, qui
a passé près de 40 ans dans les
instances dirigeantes du parti, a pu déclarer sans rire, qu’il n’était au courant de rien. Cette corruption mouille évidemment tout le secteur économique
espagnol, dont les entreprises. Selon El Diario, 34 des 35 sociétés
espagnoles de l’IBex, l’équivalent du Cac 40 français, comptent près de 900
filiales dans les paradis fiscaux.
Ce fonctionnement
particulier explique des investissements comme la construction de l’aéroport
de Ciudad Real, un investissement de plus d’un milliard d’euros pour l’État.
L’aéroport, doté de la plus longue piste d’Europe et inauguré en 2009 n’a jamais accueilli d’avion de
ligne et a fermé en 2011. Même
aventure pour l’aéroport de Castellon
(Castelló de la plana). S’ajoutent à cela le stade olympique de Séville, 120 M€, qui n’a pratiquement jamais
servi, la Cité de la culture de Galice,
400 M€ envolés. Sans parler des lignes TGV surdimensionnées.
Toutes les affaires
judiciaires sont évidemment torpillées par le Partido popular au pouvoir.
La Commission
nationale des marchés de la compétence (CNMC), chiffre à 90 milliards par an le montant des délits de
corruption en Espagne, dont 47,5 milliards liés
à des surcoûts dans les marchés publics. Un chiffre que confirme à un chouïa près la Commission nationale
des marchés des valeurs, (CNMV) avec
son estimation à 45 milliards. Ce qui représente plus de 7,5 % de la dépense publique espagnole.
45 milliards, c’est
de quoi faire pratiquement 3.750 collèges ou lycées en
France par an.
Il est impossible en France de comprendre le phénomène de
montée de l’indépendance de la Catalogne si on n’intègre pas le problème
profond de corruption qui touche l’Espagne. Rappelons que le budget annuel de la Catalogne est de 29,7 milliards d’euros, pratiquement la moitié
du volume global de la corruption liée au
pouvoir de Madrid.
Ce niveau record de
corruption, alors que les infrastructures manquent en Catalogne, est l’un des motifs du mouvement indépendantiste. Les Catalans pensent qu’ils peuvent
s’administrer mieux que ne le fait le gouvernement central.
Ces problèmes de corruption peuvent aussi
expliquer les actions actuelles de Madrid contre la Catalogne : lorsqu’on
parle de la Catalogne, on ne parle plus de la corruption à Madrid. Un joli contre-feu en quelque
sorte.
Les problèmes de corruption frappent d’ailleurs
moins le Pays basque et la Catalogne. Les deux affaires ayant fait le plus de
bruit de l’autre côté de la frontière concernent une dissimulation fiscale de 7
M€ de la part de l’ancien président Jordi Pujol, et une affaire de marché
truqué de la part du CDC, son parti politique, pour 6,6 M€, deux affaires
faisant l’objet de poursuites.
Ce n’est toutefois pas
le niveau des volumes de « la corruption endémique du Partido
popular » dont parlent les journaux espagnols.